InsolitePatrimoine, loisirs
Par
Nicolas le
2 juin 2016
Sur les traces d’Armand Barbès
Je suis allé voir le tombeau d’Armand Barbès, qui est perdu en haut d’une colline au milieu des bois entre Villalier et Villedubert…
A l’entrée de Villalier, une flèche anodine fait référence au tombeau de Barbès : là il faut prendre à droite. A partir de cet endroit, c’est la piste au trésor, débrouillez-vous !
Pour commencer, il y a une petite route puis le chemin devient caillouteux, empruntant le GR 36, les bois de la colline poussent leurs griffes à en rayer la carrosserie de votre véhicule, mieux vaut finir à pied.
Les sentiers s’entrecroisent, pas d’indication. Au hasard de votre progression, trois marches enfin, envahies par la végétation et au loin, un dôme d’une dizaine de mètres de diamètre mangé par les ronces, où trône majestueux ce tombeau oublié, près du domaine de Fourtou qui appartenait naguère à la famille.
Un pot de fleurs synthétiques est l’unique ornement désuet de ce monument tapis au milieu de cette forêt d’épineux. C’est pourtant le souvenir d’un acteur d’une période importante de l’histoire de France.
De nombreuses rues et boulevards partout en France, et même à Carcassonne, portent son nom, et pourtant, Armand Barbès est enterré là, dans l’abandon et l’oubli, à la limite des deux communes de Villalier et Villedubert. Il était un républicain farouche, surnommé le « conspirateur hors-pair », ou encore le « Bayard de la démocratie ». Opposant de la Monarchie de Juillet, fils d’un chirurgien carcassonnais, il est monté à Paris et a écrit les plus grandes pages de l’insurrection contre Louis Philippe. Incarcéré à plusieurs reprises, il finira sa vie en exil à La Haye quelques semaines avant la chute du second Empire et la proclamation de la République qu’il avait tant souhaité.
A découvrir aussi :
Sur le personnage a lire absolument : « Armand Barbès l’indigné permanent » de Paul TIRAND, éditions l’Harmattan (2016).